L’argent et le foot, un couple qui fait bon ménage (Photo DR)
L’adage l’argent ne fait pas le bonheur est fréquemment utilisé dans la vie de tous les jours. Néanmoins cette phrase ne trouve pas écho dans le monde du sport où l’argent est un argument de taille.
Sport numéro un en Europe, le football est pour certains un incroyable marché financier. Une manne financière qui est depuis quelques années sans limite avec l’apparition de nouveaux propriétaires de clubs richissimes tels que Roman Abramovitch ou le Cheikh Mansour pour ne citer qu’eux.
Roman Abramovitch, le précurseur
Oligarque russe, il rachète le club de Chelsea en 2003, un club de milieu de tableau de premier league qu’il propulse dès sa première saison à la deuxième place du championnat.
Depuis son arrivée, Abramavotich a investi près de 400 millions d’euros dans le recrutement de joueurs dont les plus célèbres sont Didier Drogba, Frank Lampard ou encore Fernando Torres. Mais ce qui a véritablement fait basculer Chelsea dans une nouvelle ère est l’arrivée de l’entraineur portugais José Mourinho. « The Special One » a sans aucun conteste emmené le club de Londres sur le premier plan que ce soit en Premier League et en Europe. A cette époque, le coach portugais percevait un salaire de 10 millions d’euros, plus que tous les joueurs du club.
Roman Abramovitch n’a pour l’heure jamais eu à regretter son investissement avec pas moins de onze titres : trois championnats, trois FA Cup, deux League Cup et trois Community Shield. Au-delà de tous ces titres, il restera le premier « riche » à avoir comme jouet un club de football.
Manchester City, Paris, Malaga : la relève
Il y a trois ans, c’est Manchester City qui était racheté par le Cheikh Mansour, Malaga changeait également de propriétaire l’hiver dernier avec le Cheikh Abdullah Bin Nasser Al-Thani. Et dernier en date, qui restera surement comme le coup de l’été dans l’hexagone, le rachat du Paris Saint Germain par des investisseurs qataris.
Des sommes astronomiques, des salaires indécents, depuis plusieurs années, les mercatos sont rythmés par ces nouveaux investisseurs qui d’une certaine manière tronquent le marché. Mais qu’en est-il du résultat ?
Force est de constater que cette politique consistant à empiler des joueurs de renommés commence à porter ses fruits. Co-leader en Premier League, le club mancunien réalise un départ fulgurant, une place peu étonnante au vu de la qualité de l’effectif mais qui aura mis quelques années à se profiler. Du côté de Malaga, l’équipe réalise un bon début de saison mais les recrues, moins prestigieuses que celles de son voisin anglais ou même français, ont du mal à faire la différence dans un championnat où on retrouve les trois derniers Ballons d’Or. La progression la plus fulgurante est sans doute celle du PSG qui se retrouve leader du championnat et qui est parvenu à faire venir dans les mois qui ont suivi son rachat des personnalités éminentes comme Léonardo et des joueurs de classe mondiale comme Ménez, Gameiro et surtout Javier Pastore. Un exemple de plus qui tend à prouver que l’argent est une donnée essentielle dans le foot et un moyen rapide de gagner des titres.
L’apparition de nouveaux marchés
Il convient d’ajouter l’apparition de nouvelles données sur le marché avec des clubs comme le FC Anzhi Makhachkala qui a réussi à faire venir Samuel Eto’o cette année ou encore le club de Terek Grozny. Ces nouveaux clubs sont un véritable poison pour les autres car ils biaisent la réalité du marché.
Leonardo, actuel directeur sportif du PSG, a d’ailleurs déclaré que « le prix de Pastore s’expliquait en partie par ce nouveau marché. Des offres dont les gens n’ont pas conscience ont fait monter la valeur du joueur ». Il est donc difficile de lutter face à cette nouvelle offre qui pourrait à terme redistribuer les cartes du football européen.
La formation, l’identité, l’espoir
L’argent est évidemment une donnée importante dans le sport mais elle peut être mise au second plan. Certaines équipes tels que le FC Barcelone ou encore les canonniers d’Arsenal ont réussi à produire un style de jeu, à se différencier par une identité qui leur est propre, qui leur est inaliénable.
L’argent permet certainement de gagner des titres mais seul l’identité d’un club, qu’il puise dans ses supporters, dans son jeu, lui permet de marquer l’histoire.
Emmanuel Guérin
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